Faut savoir ouvrir les yeux quitte à pleurer.....

Elle m'a téléphoné dans l’après midi pour me demander de l'aider à rédiger un courrier parce que comme elle me la dit : "j'ai pas l'habitude, j'ai pas les mots, je ne les connais pas"

Je lui ai expliqué qu'elle ne devait pas avoir peur et que d'utiliser ses propres mots, ses propres émotions aller mieux faire passer le message et que bien sûre je l'aiderai s'il le faut.

Je l'ai vu à la sortie de l'école, elle est arrivée, belle, maquillée, souriante et fière d'elle d'avoir su écrire ce fameux courrier, "J'y ai passé tout l'après midi, j'espère que c'est bien".

Je la lis, lui dis que c'est bien comme si c'était un enfant son visage s'est illuminé oh je sais pas pour longtemps car je connais son histoire mais à la voir si lumineuse ça m'a donné du baume au coeur.

Cette lettre va être envoyé à l'inspection académique ainsi qu'à la MDPH (maison départementale des personnes handicapées).

Parce que de nos jours où les ministres ne cessent de modifier les lois sur l'éducation nationale, de nos jours où soit disant les enfants sont les futurs acteurs de la société  de nos jours où chaque enfant a droit à la scolarité et bien de nos jours un enfant différent est et restera différent.POINT BARRE.

Cette maman qui se demande pourquoi l'AVS (auxiliaire de vie scolaire) ne s'est pas présentée le jour de la rentrée pour accompagner son fils atteint d'une maladie neurologique,elle se demande pourquoi l'école ainsi que la structure qui s'occupe de recruter ses personnes n'ont aucune réponse à lui donner , elle se demande pourquoi l'institutrice de son fils ne l'accueillera plus d'ici quelques semaines car elle a déjà trop d'enfants dans sa classe (tous normaux).

Cette femme qui est venue vers moi accompagnée de sa fille qui a perdu l'usage de ses jambes et de la parole suite à une erreur médicale, cette femme qui se bat pour que son fils est le droit, oui j'ai bien dit le droit d'aller à l'école, LE DROIT D'ALLER A L'ECOLE , répètez le encore une fois vous qui me lisez.

Cette maman qui arrive vers toi, et te prend dans les bras, qui continue de sourire parce que "Si je commence à pleurer je crois que je ne m'arrêterai plus", cette femme là vient juste de me remettre à ma place, avec mes petits soucis, mes petites plaintes, même si moi aussi je me bats pour mon fils différent, mais lui il marche, parle, est en bonne santé.

Alors j'ai ouvert les yeux et j'ai pleuré à sa place, et maintenant je suis prête à ouvrir ma gueule pour aider cette maman et puis toutes les autres.

Oui je n'ai pas assez de mes soucis, je m'en fous, non je m'en contre fous, j'irai jusqu'à m'attacher aux grilles de l'école s'il le faut. Et je m'en branle si je suis toute seule, je ne peux pas laisser faire çà, on ne peut pas laisser passer une chose pareille.

Je suis en colère, je pleure, je ne veux plus faire semblant, fermer les yeux et passer mon chemin, le combat ne fait que commencer et je suis bien décider à le mener de front.

Qu'on s'attaque à moi mais pas aux enfants, je ne le supporte plus.